D’où vient le collectif ? Rapide historique
Le collectif Viol Crime Impuni est né d’une impulsion, après un énième jugement injuste rendu dans une affaire de viol. Au mois de juin 2022, Karine et Samantha ont vu leur violeur sortir libre du tribunal, condamné à 6 ans de prison dont seulement 2 fermes aménageables.
Suite à ce jugement, Karine poste une story instagram, devant le Tribunal, pour appeler à l’aide. Elle souhaite partager son sentiment d’injustice et d’impuissance, face à un accusé reconnu coupable de 2 viols et d’une agression sexuelle, qui sort pourtant libre. L’appel n’était pas encore confirmé à ce stade.
Karine a voulu témoigner pour elle mais également pour les autres, qui n’ont pas eu la “chance” de voir leur appel à l’aide être écouté. Suite à cette affaire, Karine accompagnée de proches et de militant.e.s a décidé de passer à l’action, en interpellant les services publics et les élu.e.s qui ne se sont pas mobilisés ; afin de pointer les nombreux dysfonctionnement de la police et de la justice.
L’objectif étant que le Parlement se saisisse de cette affaire, pour faire changer la société, faire enfin condamner le viol comme il devrait l’être et résoudre les nombreux dysfonctionnements dans la police et la justice, ici mis en évidence par le parcours de Karine et Samantha.
De la tribune est née l’action
Si le processus de médiatisation était déjà enclenché avant le procès (Karine avait contacté Cheek Magazine, dont les fondatrices Julia et Faustine ont accepté de suivre le procès et d’écrire une série de 3 articles sur le traitement de cette affaire après #MeToo); l’impact et l’écho de la story est immense.
S’ensuivent de nombreuses interviews pour Karine et Samantha afin de sensibiliser et témoigner de l’injustice qu’elles ont vécues. Ces entretiens ont permis une mobilisation sur les réseaux, de personnalité.e.s, d’inconnu.e.s, de femmes et d’hommes, victimes ou non. Ce soutien si précieux, leur a donné envie de se battre et d’agir, pour elles, mais pas seulement.
Elles ont donc décidé d’écrire une tribune, publiée dans le Club de Médiapart, afin d’interpeller les pouvoirs publics sur le traitement policier et judiciaire des violences sexuelles. Cette tribune s’est ensuite transformée en pétition publiée et cosignée par plus d’une centaine de personnalités, d’élu.e.s et de militant.e.s.
Collage, projection, revendication
Pour Karine et d’autres proches militant-es sur Paris (Samantha habitant dans une autre région), il faut passer à l’action, sur le terrain, maintenant.
Une première session de collage est organisée avec les visuels de la campagne, créés pour interpeller le gouvernement et sa supposée “grande cause du quinquennat”.
Le but était de pousser les personnes à signer la pétition. Cette campagne aura un nom et un slogan : #ViolCrimeImpuni. En parallèle, Karine crée un compte public afin de relayer la campagne et la suite des actions. Les bases du collectif sont posées : un collectif féministe tourné vers l’action avec pour objectif de se faire entendre par le gouvernement sur la question du viol, de son traitement et des ses victimes.
La même semaine, le collectif se retrouve avec un effectif plus réduit pour une deuxième action, accompagné par le photographe Jordan Dorey. L’idée est cette fois de projeter le #ViolCrimeImpuni sur les murs du Tribunal de Grande Instance de Paris ainsi que l’Assemblée Nationale. La volonté est claire : nous voulons nous faire entendre.
La volonté est affirmée : se faire entendre, enfin. Pour toutes.
NE FAIRE QU'UNE, ENSEMBLE : NAISSANCE DU COLLECTIF
D’abord informelle, une structure se met rapidement en place, la raison d’être étant plus qu’évidente : obtenir justice pour les femmes, victimes de violences sexuelles, passées, présentes et malheureusement futures. Après avoir fait le constat, par le vécu comme d’autres avant nous, que la Justice n’évoluait pas aussi vite que la société sur la question du viol. Il nous fallait agir et dire haut et fort, pour que la justice, et la société toute entière, évoluent enfin sur ce sujet.
Le collectif réalise aujourd’hui différents types d’actions :
Des actions de collages féministes, à l’instar des groupes de colleur-euses contre les féminicides et bien d’autres militant-es avant nous. Pour l’instant, le collectif organise ces actions à Paris. Vous pouvez également organiser votre propre session de collage en suivant les conseils de la page “Agir”.
Des actions de sensibilisation, comme la projection du hashtag sur l’Assemblée Nationale et le tribunal de Paris.
D’autres actions sont également prévues dans les prochaines semaines.
N’hésitez pas à suivre le collectif (@violcrimeimpuni) sur les réseaux pour être informé-e de ces actions.